©Photographie Michel Thersiquel
L’orfèvre du Roi Gradlon
PIERRE TOULHOAT | 1923 – 2014
Pierre Toulhoat voit le jour à Quimper le 1er septembre 1923. Pierre passe les premières années de sa vie à Kerfeunteun, au nord de la ville. Le jeune garçon trouve dans cet environnement de quoi satisfaire une curiosité qui s’exerce tous azimuts et particulièrement à l’égard des techniques artisanales. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et les années de l’Occupation vont toutefois contrarier les ambitions du jeune homme, contraint de différer les études artistiques auxquelles il aspire. Pendant l’Occupation, dessinateur aux Ponts et Chaussées jusqu’en août 1944, il participe à la lutte clandestine au sein des FFI du Finistère. Son service militaire effectué, il devient journaliste pendant quelques mois, puis ouvrier en vitraux à Quimper chez Le Bihan-Saluden.
Il part ensuite pour Paris, afin d’y poursuivre sa pratique en vitrail dans les ateliers Bony et Le Chevalier . Après sa journée de travail, les cours du soir de la Ville de Paris le préparent au concours d’entrée à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, qu’il réussit en 1947. Toulhoat rentrera au pays en 1951, diplôme en poche.
Dès 1947, il collabore avec la faïencerie Keraluc, crée des bijoux pour Kelt, des tissus pour Le Minor, continue de dessiner des vitraux pour l’atelier Le Bihan-Saluden. Il enseigne un temps la céramique et le modelage à l’École des Beaux-Arts de Quimper. En 1956 à son atelier de céramique et de vitraux il ajoute un atelier de bijoux pour éditer lui-même sa collection avec son épouse Yvonne.
Il réalise de nombreuses œuvres (bas-reliefs en céramiques, vitraux…) que l’on retrouve dans toute la Bretagne. Il crée des médailles pour la Monnaie de Paris…
Tout au long de sa vie il développe une vaste collection de bijoux et exécute des pièces uniques d’orfèvrerie religieuses et des commandes particulières dans son atelier de Quimper. Il décède le 13 octobre 2014 à l’âge de 91 ans.
« (…) Mais je veux dire ma reconnaissance à mes compagnons d’atelier d’hier et d’aujourd’hui, bijoutiers rigoureux à qui je pouvais demander de l’aide pour la pose d’un vitrail ou d’une sculpture. Et comment remercier tous ceux qui m’ont commandé de grandes oeuvres, vitraux ou céramiques, comme ceux et celles qui portent un de mes bijoux, un de mes foulards et sortent de l’armoire une de mes nappes pour les repas de fête? »
Pierre Toulhoat | 1923-2014
Remerciements publiés dans le livre Toulhoat, écrit par Armel Morgant, Coop Breizh, 2007.
©Jean-Michel Roignant